Les choses sont maintenues suspendues dans l'espace et le temps parce qu'elles sont inventoriées dans un esprit et qu'une langue les maintient dans l'immédiateté permanente.

Auteur : Kamel Daoud 

Éditions :  Barzakh

Année de sortie : 2017

Nombre de pages : 329

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Synopsis :

 

Zabor un jeun garçon mordu de lecture découvre un jour qu'il est doué d'un étrange pouvoir : celui d'allonger la vie des gens, grâce à l'écriture. Au fin fond de son petit village (Aboukir) Zabor va apprendre à maitriser son pouvoir et l'utiliser pour sauver les villageois. Vilipendé par les hommes de religions, admiré par les mourants, Zabor va essayer de s'imposer dans son village et leur prouver que son don est une bénédiction, jusqu'au jour où son pére mourant lui demande d'allonger sa vie, lui qui n'a jamais cru en son pouvoir...

 

 

 

 

Mon avis :

 

 

Troisième livre de Kamel Daoud, après meursault  contre-enquête. Zabor ou les psaumes est une histoire accrochante à première vue. Un jeune garçon qui rallonge la vie des villageois gràce à l'écriture est une première chez les auteurs maghrébins. Dans ce roman de Daoud qui est le plus long, il va traiter de nombreux sujets tels: La situation de la femme dans les pays musulmans, on y trouve la tante du personnage principal ( Hadjer ) une femme qui n'a pas eu la chance de connaitre un mari au cours de sa vie. Elle deviendra par la suite une ombre qui n'existe qu'à l'intérieur de sa maison. Ensuite, à travers Zabor, il abordera un sujet prépondérant dans l'œuvre qui est celui de la dualité entre l'écrivain (dieu de ses écrits) et dieu. Tout au long du livre, le personnage essayera de prendre la place de dieu et même quelque fois se sentir lui même dieu, à l'aide de son don.

 

 

                Une autre fois encore, Kamel Daoud revient en charge pour critiquer la société arabo-musulmane de manière acerbe. Il s'attaquera d'abord aux traditions de cette société qui est nourrie par l'ignorance en parlant des walis et des sorciers, puis il critiquera les extrémistes musulmans et leur manière d'agir pour imposer leurs idéaux au sein de la société. En dernier lieu, il décrira à travers ce livre la difficulté aux algériens de cette époque de se procurer les livres, mais pas que les livres, le savoir en lui-même.

 

 

                Le  style, reste académique bien maitrisé par Kamel Daoud. On ressent  la plume d'un journaliste au long du récit, sauf petit bémol, quelque fois cela alourdie l'histoire. Pour ma part j'aurais aimé que l'histoire prenne une autre tournure, car je trouve qu’elle a été gâchée par les thèmes centraux. Au lieu de lui donner de la profondeur et de la peaufiner, ces thèmes l'ont éparpillée, car oui le lecteur va être étouffé par les thèmes abordés et oublier la trame principale ! Néanmoins, cette lecture reste très bonne ! Certes, moins bonne que meursault-contre-enquête, toutefois,  elle se démarque des autres écrits maghrébins par son idée centrale qui est aux antipodes des autres histoires.

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